Changement de ton de la France à l’égard de l’Afrique - Le Monde
Analyse. Le journaliste du « Monde Afrique » Christophe Châtelot souligne la nouvelle narration de l’Elysée à destination du continent africain, élevé au rang de partenaire de premier plan.
Analyse. Le discours de politique étrangère que le président de la République délivre à chaque rentrée de septembre aux ambassadeurs avait, cette année, une forte tonalité africaine. La force des liens qui relient le continent noir à l’ancienne puissance coloniale n’est pas une nouveauté. Ce qui l’est davantage, ce sont les termes choisis par Emmanuel Macron et la nouvelle narration à destination d’un continent élevé au rang de partenaire de premier plan.
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Au-delà des sommes, c’est surtout « une nouvelle méthode » que prône Emmanuel Macron. Hervé Berville a planché sur le sujet, consigné dans un rapport, remis le 24 août au premier ministre. Le jeune député de La République en marche dresse un tableau assez sombre. Selon lui, « il n’existe plus d’instance politique formelle décidant de l’allocation (…) de l’aide publique au développement ». Il propose donc que le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères soit le véritable maître d’œuvre de cette politique multidimensionnelle (environnement, éducation, économie, droits humains, démocratie) associant divers acteurs.
« Les réseaux collaboratifs, les fondations, les organisations de la société civile, les entreprises privées ou des entités publiques se déploient en dehors des cadres traditionnels pour répondre à l’urgence des défis communs, explique Hervé Berville, la politique de développement doit être le moyen d’intégrer ces dynamiques nouvelles au cœur de nos relations avec les pays en développement. »