Les communes costarmoricaines forment la première brique de la démocratie locale. Mais leur champ d’action ne peut s’exercer efficacement qu’en collaboration avec deux niveaux supplémentaires : la Région Bretagne et l’État, représenté localement par la préfecture et ses services. Ce maillage institutionnel, parfois complexe à décrypter, façonne la façon dont sont impulsées et mises en œuvre les grandes politiques sur le territoire.
D’où viennent les ressources pour financer un projet de mobilité ? Comment la Région et les communes conjuguent leur action pour réduire l’empreinte carbone ? Quelles marges ont les élus locaux pour agir, entre ambitions locales et cadres nationaux ?
En abordant ces questions concrètes, il devient plus facile de mesurer la réalité de la coopération entre niveaux de décision, au service des quelque 595 000 habitants (Insee, 2021) du département.
Depuis la loi NOTRe (Nouvelle Organisation Territoriale de la République) en 2015, les compétences des collectivités territoriales sont mieux définies. Pourtant, la coopération reste nécessaire face à des enjeux qui débordent largement les frontières communales. Focus sur les principaux domaines d’interaction :
Tout projet structurant lancé par une commune – construction d’un équipement sportif, rénovation thermique d’une école, création d’un espace culturel – implique la recherche de financements multiples. La collaboration ne se limite donc pas à l’échange d’informations ; elle s’incarne dans le montage de dossiers et la négociation de subventions.
À la clé : des projets plus ambitieux, mais aussi la nécessité d’une ingénierie administrative parfois complexe, surtout dans les plus petites communes. D’où l’importance de dispositifs d’accompagnement, comme les Maisons de l’État (à Dinan, Guingamp…), les conseillers régionaux locaux ou les agences techniques départementales.
Pour donner un cadre à cette coopération, l’outil privilégié reste le contrat. On peut citer, parmi les plus marquants :
Certaines thématiques illustrent concrètement la capacité des communes à travailler ensemble et à s’appuyer sur les institutions nationales et régionales :
Les nombreuses collaborations n’excluent pas des frictions. Deux facteurs les nourrissent particulièrement :
De plus en plus, la collaboration ne se joue pas seulement entre institutions. Les habitants, via les conseils citoyens, les budgets participatifs (initiés à Plérin, Paimpol, Tréguier…) ou les démarches de démocratie locale, sont encouragés à s’impliquer dans la sélection et la priorisation des projets. Un enjeu essentiel pour rendre les politiques publiques plus proches et plus lisibles.
L’avenir de la coopération institutionnelle dans les Côtes d’Armor se dessinera selon plusieurs axes :
La collaboration entre communes, Région et État dans les Côtes d’Armor n’a jamais été aussi dense – un atout pour faire face aux défis économiques, climatiques et sociaux. Mais cette coopération suscite aussi l’exigence d’une meilleure lisibilité, d’une plus grande efficacité et d’une réelle inclusion des citoyens. À l’heure où les arbitrages budgétaires et les transitions de société s’accélèrent, les collectivités locales auront besoin de partenaires solides, engagés, et d’une implication citoyenne toujours renouvelée pour faire vivre la démocratie locale.
Sources : Insee, Préfecture des Côtes d’Armor, Conseil régional de Bretagne, CDG 22, Agence de l’Eau Loire-Bretagne, Bretagne.bzh.